Chronique27/01/2025 à 10:19
Chronique : Tous ces Tremp en devenir !
Par Mansour M’henni
Certaines chroniques vont finir par se ressembler, quelles soient de la même source ou de références différentes, tellement les événements et les attitudes à leurs égards semblent avoir été coulés dans le même moule.
Ainsi en est-il peut-être de la dernière chronique ici publiée dans laquelle était posée la question : faut-il fêter la trêve décidée à Gaza ? En réponse à cette question, des messages me sont parvenus allant d'un oui catégorique à un non aussi catégorique, mais également d'autres messages plus ou moins nuancés, dénonçant l'incertitude quant à l'avenir de la région et le manque de confiance quand aux décideurs du destin du monde contemporain.
En fait, pourquoi dirait-on oui à la fête, malgré l’incertitude d’aboutissement à un processus de paix dans la région ? Par pitié, compassion et solidarité pour les victimes innocentes ? Mais voilà que le cessez-le-feu n’a pas arrêté le crime, les chiffres annoncés régulièrement depuis validant la thèse qu’une trève n’est en vérité que la guerre continuant autrement.
Et pourquoi répondre par non alors ? C’est tout simplement par un réalisme noir, issu d’une accumulation des déceptions, toutes dues aux promesses non tenues des politiques, surtout les dominants. Ainsi est la nature humaine, à force de tomber dans le piège de la parole des politiques par un désir de ne pas rompre avec l’espoir, elle finit dans une déprime qui lui colore tout en noir. Pourtant, sous ce noir même, il reste toujours une petite lueur qui a une couleur d’espoir.
C’est là que se comprend l’attitude médiane qui se développe de différentes façons devant les contradictions apparentes de ces derniers temps. En effet, on ne sait plus si Trump, lui d’abord dans la logique des choses de ce monde, veut la paix ou la guerre, s’il est dépité contre Natanyahu ou s’il annule une décision de Biden pour fournir au premier ministre israélien des milliers de grosses bombes.
On ne sait plus si ce même Trump veut une vraie paix quand il promet de la réaliser ou s’il cherche à l’inclure dans une transformation de la Terre en une Grande Amérique, à preuve sa convoitise du Groenland et sa conception des frontières de son pays avec le Mexique et le Canada.
Au-delà de Trump, ou peut-être en-deçà, il y a lieu de s’interroger sur les réactions des autres responsables politiques censés œuvrer pour l’équilibre des forces afin d’empêcher l’abus du pouvoir et l’insensée et insolente volonté de puissance dominatrice.
Inutile de s’y attarder outremesure tellement la réponse est facile à deviner par une juste mise en parallèle des intérêts respectifs et des compromis convenus ou sous-entendus. A ce propos, on peut juste conclure à ce qui tiendrait lieu d’un aphorisme de notre époque : Personne n’aime Donald Trump mais chacun de ses confrères est, au fond de lui-même et de son rêve de grandeur, un Trump en devenir.