Chronique08/03/2024 à 14:40
Pour cette Journée Internationale des Droits de la Femme
Par Mansour M’henni
Le 8 mars est régulièrement célébré, depuis 1975, sous la dénomination adoptée par l’ONU, celle de « Journée internationale de la femme ». Mais certains restent plutôt attachés à l’intitulé de « Journée internationale des droits de la femme », sans doute en rapport aux différentes formes de lutte, essentiellement syndicales, ayant précédé cette reconnaissance onusienne. Qu’importe qu’on soit d’un côté ou de l’autre, l’essentiel est d’être sincèrement et efficacement du côté de la femme et de ses droits.
Le thème choisi par les Nations unies pour 2024 invite à une réflexion et à une sensibilisation œuvrant à « investir dans les femmes [pour] accélérer le progrès ». Cela vaut autant dans les pays riches que dans les pays pauvres, dans les pays développés que dans les pays sous-développés ou en développement. Aussi bien les pays ayant initié ou accompagné de près la lutte pour l’amélioration de la condition féminine que les pays restés encore en marge de telles considérations.
Heureusement, la Tunisie a pris conscience, relativement tôt, de l’importance à accorder à cette question, d’abord par des actes individuels, « un état d’exception », puis par des lois généralisées, celles du « droit positif ». C’est le cas par exemple du « contrat kairouanais » que l’universitaire tunisienne Thouraya Ben Amor commente en ces termes : « Il s’agit d’un contrat qui a l’exclusivité, dans le droit musulman, de stipuler que la mariée a le droit de se libérer de ce contrat si le mari venait à prendre une seconde épouse. Elle était ainsi libre de choisir de rester en tant que première épouse ou de rompre ce contrat. Le contrat kairouanais tire sa distinction des clauses qui font son exception avant que le droit positif n’interdise la polygamie en Tunisie. »
Aujourd’hui, dans le cadre de cette escale interrogative et réflexive, notre société, comme toutes les autres, est appelée à se poser les bonnes questions que lui imposent la « mémoire d’avenir », autrement dit les questions demandant à « regarder le passé pour éclairer l’avenir ». C’est de ce point de vue qu’une petite équipe s’est proposé de lancer une émission hebdomadaire en direct ayant pour titre « Manarat Tounissya » (Lumières tunisiennes / Phares ou Amers tunisiens) sur JawharaFM et JawharTV, une entreprise audiovisuelle privée ayant fait le choix de sensibiliser à l’esprit éclairé et lumineux des Tunisiens et des Tunisiennes, malgré le contexte économique et financier peu favorable à l’investissement dans la communication culturelle. En moins de six mois, depuis le lancement de cette émission (à laquelle j’ai l’honneur de contribuer), plusieurs personnalités disparues ont pu chatouiller la curiosité, l’intelligence et la conscience citoyenne pour ce qui est à entreprendre, à la lumière de ce qui a été fait, dans l’intérêt général et pour le bien de la patrie.
L’équipe de production a programmé deux figures féminines juste avant le 8 mars, en l’occurrence Bchira Ben Mrad et Taouhida Ben Cheikh. Mais avant, il y a eu d’autres noms, des deux genres, ayant eu un apport analogue en la matière ; nous en citons surtout Tahar Haddad et Habib Bourguiba. C’est donc l’occasion de rappeler le célèbre vers, plus heureusement formulé que celui dont il s’inspire (celui d’Aragon), dans la chanson écrite, composée et chantée par Jean Ferrat : « La femme est l’avenir de l’homme ».